Une image dans ma mémoire… comme une photo, isolée mais nette : vers mes 11 ans sans doute, au « salut du Saint Sacrement dans l’église paroissiale, la certitude intérieure : je serai à Dieu seul »

Dans la suite, je n’y pense pas, je m’imagine mère de nombreux enfants, en service sanitaire.

En dernière année de lycée et entrée en fac pour préparer médecine, je m’interroge sur la foi : je lis beaucoup, la bible et des ouvrages sur la doctrine catholique, je vais à la messe quotidienne, je prie, je partage avec d’autres jeunes la soif de Dieu et de son annonce…

Une certitude se précise à nouveau : si Dieu existe, s’il est ce Père révélé par Jésus-Christ, je ne peux que lui consacrer ma vie, le Christ seul peut combler ma soif de vérité et d’amour.

Mais où ? je pense à diverses congrégations. Sur le conseil du prêtre à qui je me suis confiée, je viens à Jallieu. J’apprends à connaitre la spiritualité, la mission, la vie de communauté des Petites Sœurs…

Vivre à fond mon baptême, en fille du Père, dans le Christ, par l’Esprit Saint, avec Marie, en fille de l’Eglise, servir la famille, la vie, dans l’émerveillement du dessein d’amour créateur et sauveur de la Trinité Sainte, dans des institutions animées par l’esprit évangélique … voilà le programme qui me séduit et correspond à ma recherche.

Dès lors, j’ai dit tout simplement « me voici » et je me suis laissé conduire.

Depuis plus de 65 ans, j’ai fait l’expérience de la fidélité de Dieu. Il a été bien présent à chaque étape, parfois surprenante, de ma vie, en avant de moi, à côté de moi, m’entourant de toute part, comme dit le psalmiste… Après tant d’années, je suis consciente douloureusement de mes défaillances, mais j’ai expérimenté bien concrètement le secours du Saint Esprit. Alors, lorsque surviennent les moments obscurs, la mémoire des dons inouïs reçus gratuitement du Père des miséricordes depuis mon baptême et tout au long de ma vie de Petite Soeur ranime en moi la joyeuse espérance. Je sais en qui j’ai mis ma confiance.